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04 November 2024

Franz Fühmann's "The Car with the Yellow Star"

by Marc Masurovsky

In order to understand how antisemitism works, it’s often wise to hear it from the proverbial horse’s mouth. In this instance, Franz Fühmann’s autobiographical novel, “The car with the Yellow Star” is a good starting point. Although understated in its treatment of the Jews, it remains nevertheless a sobering account of a Nazi antisemite who eventually “saw the light” and closed the door on a decades-long love affair with National Socialism and Adolf Hitler’s Third Reich.

Fūhmann was raised in a highly nationalistic pro-German village in the Sudetenland region of interwar Czechoslovakia. He was raised as a blindly loyal Nazi, swearing allegiance to his hero Adolf Hitler and the Third Reich. 
The Sudetenland region

From SA member, he joined the Wehrmacht and ended up on the Eastern Front as a Private First Class, fighting the Soviets in the Ukraine. On his retreat back to central Europe, he was captured by Soviet troops while making his way to the American front lines. He spent four years in a Soviet prisoner of war camp doing hard labor. He was eventually set free and settled down in the newly-minted German Democratic Republic (East Germany) where he spent the rest of his life, asserting himself as a prominent poet and writer. 

If you can set aside the fact that he lived in East Germany and was published by an East German publishing house, I highly recommend this short book which has the benefit of giving us a snapshot of the Third Reich as experienced by an unquestioning follower. Up to us to decide how sincere Fühmann is. I am willing to give him the benefit of the doubt. If there is a propagandistic aspect to his self-reflective novel, you can glimpse it at the very end and it does not detract from the historical value of his testimonial.

Sources:

The map of the Sudetenland comes from the following website:

The cover for Fühmann's novel comes from AbeBooks.

29 January 2014

Tour d’horizon rapide de l’état des restitutions en Europe et aux Amériques

Stuart Eizenstat
Source: Wikipedia
Canada :

Une commission d’études vient d’être mise en place, dirigée par Janet Brooke, pour recenser les problèmes de provenance dans six musées canadiens. L’étude en question durera deux ans.

Etats-Unis :

L’idée d’une commission sur les spoliations de biens culturels et artistiques n’a pas fait long feu. Lancée en 2009 par l’Ambassadeur Stuart Eizenstat à la conférence internationale de Prague sur les biens spoliés, le concept d’une commission américaine aura produit une demi-douzaine de réunions au Département d’Etat et c’est tout. Ces discussions n’ont produit que deux résultats:

1/ le gouvernement américain mène une action passive vis-à-vis des restitutions de biens culturels et se contente de ressasser son adhésion aux principes de Washington ;

2/ la préoccupation majeure tant pour les musées que pour les requérants et les chercheurs, c’est la qualité de la recherche sur la spoliation du bien revendiqué. Cette recherche doit être motivée par un seul souci : celui de dire toute la vérité, et de s’attacher dans la mesure du possible à la véracité des faits qui décrivent l’historique de l’objet revendiqué quel qu’en soit les conséquences pour le requérant et le possesseur actuel. Si on applique cette norme à l’ensemble des objets au passé douteux, on vivrait dans un autre monde, mais hélas !

Même si l’Ambassadeur Stuart Eizenstat s’obstine à créer une commission sur les biens culturels spoliés, cela ne changera rien pour les requérants, les musées et les chercheurs le savent et demandent au gouvernement américain de subventionner un effort de recherches dans les musées américains y compris les fonds du Smithsonian et de ses 18 musées. Entretemps, les associations de directeurs de musées tentent de faire passer un projet de loi visant à immuniser tout objet d’art venant de l’étranger aux fins d’être exposé dans un musée américain. Le but de cette loi est de réduire à néant la seule juridiction au monde où un propriétaire lésé de son bien peut introduire une demande de restitution auprès d’un tribunal américain. La première tentative a échoué en décembre dernier. On attend la nouvelle version de ce projet de loi avec impatience pour le faire échouer une seconde fois.

Irlande :

Le Hunt Museum se comporte très mal car il a nié que son fondateur, M. Hunt, avait acquis des objets spoliés en Allemagne nazie et en Autriche post-Anschluss. Ce sont des chercheurs britanniques travaillant pour les musées britanniques qui ont découvert le pot aux roses. On attend donc que la recherche soit relancée.

Royaume-Uni :

Une commission de spoliation continue ses travaux, les collections des musées de la grande île, excepté ceux d’Irlande du Nord, ont été examinés il y a plus de dix ans et les résultats de ces enquêtes sont disponibles sur l’Internet. L’exemple britannique devrait servir de modèle par sa rigueur et surtout par sa démarche pédagogique qui consiste à poser des questions sur les lacunes dans l’historique de certains objets, une approche raisonnable qui permet au lecteur de la provenance de l’objet en question de participer à un dialogue sur son historique quitte à contribuer des éléments nouveaux s’il y a lieu. Néanmoins, de grandes zones d’ombres perdurent dans maintes collections britanniques vu les liens intimes entre les marchands du Royaume Uni et leurs collègues et les habitudes anti-démocratiques de certains milieux qui n’hésiteraient sans doute pas à acquérir des objets sans se poser trop de questions. Mais là aussi, cette tendance est universelle.

Espagne :

Depuis la fin de la Guerre civile, l’Espagne se distingue par son double rôle de plaque tournante entre l’Europe et l’Amérique latine d’une part, et de recycleuse des fruits du pillage franquiste et des alliés de Franco au nord des Pyrénées et sur l’autre rive de la Mare Nostrum. Dernièrement, le gouvernement espagnol a soutenu le refus du Musée Thyssen-Bornemisza de rendre un tableau de Pissarro à l’héritier de la famille Cassirer. Malheureusement pour l’Espagne, une instance supérieure en Californie a décidé que le requérant pouvait instruire sa plainte devant un tribunal américain ce qui bouleversa la donne et obligea le musée Thyssen de restituer le tableau. Une énorme victoire facilitée par l’avocat du Seattle Art Museum, M. Dunwoody.

Italie :

L’épouvantail de l’Europe, l’ingrat des restitutions qui adore récupérer ses antiquités mais refuse strictement, presque par principe, de rendre quoique ce soit même à des victimes de la Shoah. Il faudra exercer de réelles pressions sur l’Italie pour qu’elle commence à se comporter comme un pays civilisé qui respecte le patrimoine des autres.

Belgique :

Depuis la semaine dernière, la Belgique se rebiffe. Une série d’articles dans la presse flamande signés par Geert Sels proclame tout haut la présence de tableaux « nazis » dans les musées belges ainsi que des tableaux pillés en Belgique dans des musées américains, allemands, et hollandais. De quoi raviver la sauce spoliatrice dans un pays qui, jusqu’à présent, restait totalement indifférent à la question des restitutions et était connu pour avoir fait obstacle à nombre de demandes de la part de victimes de spoliations en France occupée facilités par des marchands et des collectionneurs d’origine belge . Eh oui ! la navette franco-belge est tristement connue de ceux qui mènent des enquêtes sur les réseaux de recyclage d’objets spoliés tant en Belgique qu’en France et en Hollande. Un trafic nord-sud qui continue d’ailleurs, grâce à l’Union européenne.

Hollande :

Sa commission de restitution continue de fonctionner, quoique les taux de restitution s’amoindrissent d’année en année. La Hollande n’est pas en manque d’objets spoliés, elle perd de plus en plus sa volonté de rupture avec le passé en raison des pressions énormes que font peser les musées néerlandais sur la commission.

Les pays scandinaves demeurent une zone inexplorée. Certains dossiers de restitution ont fait la une de la presse internationale récemment concernant une Odalisque de Matisse volée au marchand Paul Rosenberg et qui se trouve actuellement dans une collection à Oslo. La Norvège fut un des pays les plus efficaces dans l’après-guerre et rendit une justice exemplaire et brutale contre ses concitoyens qui préfèrent Quisling à la démocratie. Sur le plan des spoliations il s’agit plutôt d’ignorance et de déni face aux pertes encourues par le musée national d’Oslo dont la requête fut déboutée de manière sèche par vos «héros, les Monuments Men. A l’évidence, un pays aussi éloigné qui ne produisit pas d’artistes comme Veronese et Boucher ne comptait pas beaucoup pour nos spécialistes culturels sortant du Met ou du Musée des beaux-arts de Boston. Quel dommage !

Le Danemark se réveille grâce à un chercheur danois qui remet en cause la présence de tableaux soi-disant dégénérés dans des collections d’Etat à Copenhague. Affaire à suivre. En effet, les maisons de vente de la capitale danoise méritent un coup d’œil plus curieux sur leurs activités pendant la période d’occupation allemande. Souvenez-vous que le frère du Dr. Best qui sévit à Paris pendant la guerre est le chef de la force d’occupation allemande au Danemark.

Allemagne :

La commission Limbach patauge dans sa propre sauce bureaucratique et ne fait pratiquement rien. De temps en temps, elle se distingue par un verdict positif, voir l’affaire des 3000 affiches de M. Sachs, tantôt elle flanche et déboute les requérants pour des raisons un peu obscures… Entretemps, l’Affaire Gurlitt domine les médias et occupe une place de plus en plus importante dans le geist du public allemand. Face à une chancellerie hésitante qui abuse du statut fédéral de l’Allemagne pour renvoyer la balle à la Bavière sur l’issue d’une affaire qui va bien au-delà d’une simple question d’escroquerie ou de négligence eu égard au fisc allemand, mais remet en question le flou historique entretenu par les universitaires et les fonctionnaires allemands sur le rôle des marchands, des directeurs et des conservateurs de musée dans la spoliation de ses propres citoyens et du recyclage à outrance de leurs biens d’un musée à l’autre et d’une galerie à l’autre, en toute impunité. La guerre froide et le laxisme prononcé des Monuments Men avec leurs homologues allemands n’ont fait que perpétuer la fausse image d’un milieu artistique et muséal qui fut obligé de faire plaisir aux dignitaires nazis mais qui, dans le fond, n’avait d’autres sentiments que de sauvegarder le patrimoine du pays. Un raisonnement que l’on retrouve outre-Rhin pour se disculper de toute menée collaboratrice pendant la guerre. C’est dommage mais c’est comme ça. La question qui se pose maintenant : jusqu’où ira la commission Gurlitt dans ses travaux de recherches ? osera-t-elle aller jusqu’au bout ? la France l’aidera-telle jusqu’au bout vu que Hildebrand Gurlitt a fait la plupart de ses emplettes sur le marché de Paris sous la botte nazie. Rien ne sert de faire l’autruche… Donc, l’Allemagne a besoin d’aide alors que M. Lauder tonitrue aujourd’hui et réclame la création d’une commission internationale pour faire la lumière sur les collections allemandes. Espérons qu’il ne réclame pas la même chose pour la France. Quelle horreur !

Autriche :

Le seul pays qui ait passé une loi sur la restitution, et ce après avoir survécu le traumatisme qu’elle a subi lors de la saisie de deux tableaux d’Egon Schiele au musée d’art moderne de New York en janvier 1998. Il aura donc fallu l’ingérence des forces de police dans le temple de l’art moderne à New York pour provoquer un débat sur la restitution en Autriche. Du jamais vu puisque c’est le seul cas d’une saisie aussi spectaculaire qui ne s’est pas répétée. Entretemps, suite au passage de la loi sur les restitutions, l’Autriche a rendu plus de 20000 biens, y compris des livres et des objets d’art décoratif. Mais c’est le principe qui compte. Autrement dit l’Autriche n’est plus réactive comme le sont, par contre, le reste des pays d’Europe. Ils ne feront rien sans se faire agresser par la plainte d’un requérant ou une question posée par un parlementaire aguerri.

Suisse :

Un peu plus civilisée que l’Italie, la Suisse ne rend que très peu de choses spoliées. Sa neutralité lui a bien servi, le fait que le droit cantonal impose sa volonté presque médiévale sur l’Etat fédéral en dit long sur la capacité de la Suisse à jouer un rôle positif en matière de restitutions. Ceci dit, il faut reconnaître l’activisme de certains membres du barreau helvétique et de certains universitaires soutenus par des fonctionnaires disposés à faire le bien lorsqu’il s’agit de redresser les torts provoqués par un Etat qui se complaisait dans une neutralité factice et qui se cache derrière un pouvoir judiciaire qui ne reconnaît aucunement le caractère spécial d’un vol commis dans le cadre d’une entreprise génocidaire. Une situation pas vraiment particulière à la Suisse, car on retrouve un même état d’esprit tant en France que dans d’autres pays européens et même en Amérique, Nord et Sud confondus.

Ex-Yougoslavie :

Le démantèlement de la Yougoslavie au lendemain de la disparition de Tito, la guerre civile déclenchée par les revanchards nationalistes serbes, n’ont fait que compliquer une situation déjà ténue concernant les pillages des communautés juives et autres aux mains des Ustashis, des Bosniaques pronazis et autres collaborateurs des Allemands. Ceci dit, on note un mouvement de conciliation et de coopération en Croatie, en Slovénie, en Macédoine et en Bosnie, pour documenter et répertorier les pertes subies par les communautés juives et autres groupes persécutés. Les Croates, en particulier, font montre d’un renouveau d’enthousiasme à rendre accessible toute la documentation sur la période oustashi et les conséquences de leurs crimes dans l’après-guerre. Peut-être que là aussi, la communauté internationale pourrait relever le défi et s’asseoir à table avec nos amis croates pour voir comment faire avancer le calendrier des restitutions. Pour infos, l’Italie est la cible privilégiée de la Croatie.

Roumanie :

Mis à part la création de mémoriaux et de centres d’études sur la Shoah, la Roumanie en est au point mort quand il s’agit de restituer à une communauté juive qui s’est exilé depuis longtemps. Les régimes communistes et post-communistes se ressemblent sur cette question. La question ne se pose même pas dans un pays où les rangs du parti communiste roumain se sont emplis d’anciens légionnaires antisémites et ultra-nationalistes. Plus on s’oppose, plus on se ressemble.

Bulgarie :

Le roi Boris III aura empêché la communauté juive d’être décimée dans les camps d’extermination nazis. Mais il ne s’est pas gêné pour les spolier en bonne et due forme. La Bulgarie fasciste a créé un Commissariat général aux questions juives tout comme le CGQJ de Vichy, de véritables émules. Et comme par hasard, au lieu de crucifier ses dirigeants dans l’après-guerre, ils ont trouvé leurs meilleurs témoins à charge parmi ceux-là même que le commissariat avait spolié. Vous savez, ça n’avait rien à voir avec vous. On a fait notre boulot, c’est tout. Eh oui ! C’est toujours la faute à quelqu’un d’autre.

Hongrie :

La tournure actuelle des événements en Hongrie avec un gouvernement plutôt séduite par l’irrédentisme de feu l’Amiral Horthy et l’antisémitisme vulgaire de Salaszy. Le grand dossier du jour, l’affaire Herzog, perturbe la Hongrie, tant mieux. Mais qu’en est-il des milliers d’objets qui n’ont toujours pas été restitués ?

Russie :
C’est l’abîme lorsqu’il s’agit de faire le clair-obscur sur ce que contiennent les réserves de feu l’Union soviétique. Des anecdotes récentes portent à croire que de nombreux objets rapatriés par l’Armée rouge continuent de languir dans leurs caisses originales stockées dans des sous-sols de musées, des monastères, des officines à travers le pays. Ici comme ailleurs, on se doit de mettre un terme à ce problème qui nous hante depuis des décennies : que faut-il faire au juste pour battre en brèche la forteresse russe sur ses trophées, qui appartiennent à des particuliers et des organismes éparses qui se trouvaient par malheur sur le chemin de l’armée rouge? 

On compte parmi ces objets un nombre inconnu de collections pillées en Europe occidentale et stockés par les Allemands dans les provinces orientales du Reich, en Silésie et dans des châteaux en Moravie, en Prusse orientale et d’autres contrées exotiques… là aussi, la France a raté le coche et s’est contenté de ne plus rien dire quant à la destinée des collections qu’elle savait se trouver en Allemagne de l’Est, en Pologne, en Tchécoslovaquie, et en Union soviétique. Quel dommage !

Ukraine :

Nous sommes en proie ici au syndrome de l’ex-Union soviétique, des trophées de guerre que l’on ne rend pas. Sauf qu’un musée de Kiev qui se spécialise dans les œuvres d’art provenant de l’ouest de l’Odra s’intéresse à plusieurs tableaux pillés par les Allemands qui ont fait surface à Londres et à New York. Pourront-ils les récupérer vu l’état actuel du pays ? En tout cas, les autorités britanniques et américaines ont été contactées.

Finlande :

Rien à déclarer sinon qu’une petite équipe de chercheurs finlandais a retrouvé des renseignements sur une famille qui s’était fait spolier en France et dont on avait perdu la trace. Leurs recherches ont permis d’identifier les ayants-droits ce qui devrait permettre au gouvernement français de faire le nécessaire pour faciliter la restitution de leurs objets, de la porcelaine de très haute qualité.

18 January 2014

Where were you...?


Drancy Concentration Camp
Source: Wikipedia via Ghetto Fighters' House

Where were you when the trains left Drancy?  How do 45 trains carrying altogether more than 40,000 children, women, and men of all ages, classes, occupations, convictions, dispositions, and origins, leave the station in the northern suburbs of Paris without notice over the course of ten months in the year of 1942?  Sometimes one train left every day packed with more than 1000 people, 1000 future dead bodies.  A daily event.  The routine of death warmed over.  Where were you?  Did anyone notice?  If so, what did he do? What did she do?  What was going on that day when the train left the station?  What were people doing while Germans and Frenchmen were busy assisting nearly 1000 people into cattle cars, bound for “the east”—destination unknown?  What was going on in the world at that very moment? What happened that the names of these men, women, and children were inscribed on the scroll of death?  What were Parisians thinking at the time?  Where were they?  What did America do?  What were Americans doing in Paris? Watching the trains go by? Waving perhaps?  Another cattle train.  My, there is a lot of activity on those tracks.  What were Americans thinking when 12,000 Jews were rounded up in Paris on the 16th and 17th of July?  Were they even friends with those Jews?  The foreign Jews, that is, the ones that the French Jews didn’t really like.  The party spoilers.  Who among the Americans was strong enough to understand what was taking place in Paris at the time?  Was it even possible to understand what was taking place in Paris at the time?  Could one be a witness? An eyewitness? And if so, what was one to do? Except watch? Try not to think? Bury the head in the sand? Shrug the moment off as a bad dream, something inevitable. Blame fate. Blame the Jews, they brought in on themselves, blame the French, they’re such anti-Semites.  Why are you friends with them in that case? Yes,  you, Florence Gould. You, the managers of the Chase Bank, of the Morgan Bank, of the other banks, of the companies, and the galleries, and the businesses, you, the tourists, the writers, painters, sculptors, you the inventors, the secretaries, the students.  What were you doing on the day that they took these children away, and their mothers and their fathers and grandparents and uncles and aunts, their classmates, their teachers, their nurses, their bakers and tailors, and butchers?

What were you doing? I don’t know.  I can’t recall.  I can’t remember.  My mind is drawing a blank.  That’s strange.  It was.. was it a beautiful day? Was the sun shining? Was it hot and steamy or hot and dry?  I simply do not remember.  Where was I? did I have breakfast? Did I go to work? Did I read the newspaper?  What was I doing? What was I thinking? Was I with anyone? I don’t remember.  You say a train left Drancy and went east.  East to where? Nancy? Meaux? Where was it going? You say it rode through Paris?  Did I hear the rumble of the packed cattle cars on the tracks along the Seine and across the river? Did the train cross the river? Was that just my imagination?  Honey, do you know what this gentleman is talking about?  I frankly can’t remember anything.  How droll!

The apartments.  Did they take the apartments before they left or after they left? When did they meet with their lawyers?  What paintings did they prefer, place settings, rugs, furniture? Did they like the room with the view?  Did they buy the buildings after the owners fled or did they not hesitate to humiliate them into selling for less than their worth or their hide?

Do deportation trains whistle in the dark?  Or do they slumber along on the tracks sounding a somber cadence that puts me to sleep as I stare out the windows of my berth watching the cypresses in the distance serrating the crests of hills like bread knives, fields of wheat in the foreground announcing a bounty of a crop not for everyone, though.  I stare out the window, dreaming of a forlorn past, wishing that today had never happened.  Yes, today marks the anniversary, the numberless anniversary of the day that the train left for the east with more than one thousand children, women, and men.  I look for their ghosts in the midst of the white wisps of clouds high above the train that takes me to the mountains, to my seasonal enjoyment on the slopes of the Marmolada above Bergamo and below the Austrian frontier and the Tyrols, last holdouts of Nazi butchers, frosty escape routes for fleeing fugitives carrying inside their jackets a lifetime insurance of protection against capture, prosecution, imprisonment, and execution.  What sweet sinecure awaits these husky SD and SS operatives, these AMT sixers and AMT fours and AMT threes, these fake stalwarts, radio operators, smugglers, two-bit murderers and thieves, men who do not hesitate to dangle impaled babies on their bayonets outside Jewish cemeteries in the Ukraine.  Brave men of the reich, the crumbling reich, and here I am watching from a distance whence they came like cowards stealing through the starry nights the milky way’s hundred million stars oblivious to the agonies and shrieks that dotted the landscape of Europe for ten long, terrible, mind-bending, suffocating, inhuman, beastly years, thirty thousand days and nights of suffering.  How can anyone possibly survive these calamities brought upon by our fellow man, my dear fellow who sits across from me, dressed in green tweed, maroon corduroy, an academic no doubt, let’s see his shoes, earth shoes? What year is this anyway?